Les Rencontres Chiroptères Grand Ouest 2021

Enregistrements des Rencontres Chiroptères Grand Ouest

Publié le 10 mars 2022 par Service Civique

Encore un grand merci à vous tous d’avoir été si nombreux à vous être connectés et d’avoir participé à ces rencontres. Vous avez été 350 à vous y inscrire, que ce soit en métropole mais aussi dans les DOM TOM à la Réunion, à l’étranger au Royaume-Uni, en Algérie et en Belgique.

Au total, 12 présentations ont été réalisées ainsi que 3 tables rondes. Une seule présentation sur les 12 n’est pas disponible car elle comporte des données sensibles pour le grand public.

— Diaporamas des présentations

RCGO 2021 partie 1/15 : Mots d’accueil
Cette 1ère vidéo correspond aux mots d’accueil qui ont permis d’introduire les RCGO 2021. Ils ont été réalisés par Patrick Thierry, président de l’association Picardie Nature, Vincent Cohez, vice-président de la Coordination Mammalogique du Nord de la France et par Fanny Filippa, chargée de mission patrimoine naturel littoral et mer à la DREAL des Hauts-de-France.

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RCGO 2021 partie 2/15 : Présentation de la méthode d’étude des chiroptères d’une ZSC : exemple en Baie de Somme
Cette présentation a été réalisée par Matthieu Lageard, chargé d’études Chiroptérologue chez Biotope, et Lucie Dutour, chargée d’études chiroptérologue à l’association Picardie Nature.
Résumé : “Dans le cadre de la réactualisation du DOCOB de la ZSC du site Natura 2000 « Estuaires et littoral picards » pour le Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, une campagne d’étude des populations de chiroptères s’est déroulée sur la période estivale 2020 et hivernale 2020/2021 sur les 14 sites de la ZSC. Cette étude menée en co-traitance avec Picardie Nature et Biotope avait pour objectif de compléter l’inventaire des espèces dont les espèces d’intérêt communautaire et d’améliorer les connaissances sur les habitats, les territoires de chasse, les axes de transit et les gîtes utilisés (en été et en hiver).
Pour ce faire, plusieurs détecteurs acoustiques passifs ont enregistré en continu les signaux des chiroptères pendant 5 mois. Ces enregistrements ont été complétés par des points d’écoute actif dans des habitats plus difficilement accessibles. En parallèle, des recherches de gîtes en période estivale et hivernale ont été menées dans un rayon de 5 km autour de la ZSC.
Cet inventaire a permis de mettre en évidence la présence d’un total de 16 espèces de chiroptères sur le périmètre de la ZSC. Parmi ces 16 espèces 9 sont patrimoniales au niveau national et/ou régional et 4 sont d’intérêt communautaire, inscrites à l’annexe II de la Directive Européenne « Habitats Faune Flore » : le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), le Grand Murin (Myotis myotis), la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) et le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum). La diversité chiroptérologique du site est donc très intéressante, avec 72 % de la diversité spécifique régionale qui fréquente le périmètre de la ZSC.
En période estivale, 95 bâtiments ont été prospectés. 28 se sont avérés favorables pour les chiroptères, et parmi eux, 8 bâtiments hébergent une colonie de reproduction concernant les espèces suivantes : Oreillard gris, Murin à moustaches, Pipistrelle commune.
Ce travail d’inventaire permettra ainsi de hiérarchiser les enjeux de conservation à l’échelle de la ZSC et d’orienter au mieux la gestion des sites pour les espèces communautaires concernées. En outre des propositions d’aménagement des gîtes estivaux et d’hibernation découverts sont présentés au SMBSGLP pour améliorer le potentiel d’accueil des sites et maintenir les populations en place.”

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RCGO 2021 partie 3/15 : Présentation du Guide de l’Office National des Forêts “Prise en compte de la faune dans le bâti forestier” et illustrations en Picardie
Cette présentation a été réalisée par Manon Frangeul, chef de projets Environnement à l’Office National des Forêts.
Résumé : “Le réseau Mammifères de l’ONF a fait paraître en 2021 le guide élaboré sous son pilotage, portant sur la prise en compte de la faune sauvage dans le bâti forestier. Destiné à être utilisé par tout type de personnel de l’établissement, ce guide illustre de nombreux travaux de restauration, de valorisation, de coopération ONF- structures locales liées au patrimoine naturel. Le groupe des chiroptères est le plus fréquemment concerné par ces aménagements présentés dans les fiches techniques du guide. La présentation de ce document est enrichie de l’illustration des multiples projets prenant en compte les chiroptères en forêts domaniales picardes depuis 15 ans, qui font écho aux exemples du guide.”

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RCGO 2021 partie 4/15 : Table ronde sur la prise en compte des chiroptères dans les Ouvrages d’Art
Cette table ronde a été animée par Lucie Dutour, chargée d’études chiroptérologue Picardie Nature et par Aurélien Bataille, chargé d’études Faune protégée et Bâti à Picardie Nature. Les intervenants de cette table ronde sont Denis Lepetit, chef du service gestion ouvrages d’art au Département Loire-Atlantique, Marie Le Lay, chargée de missions Etude et Conservation au Groupe Mammalogique Breton ainsi que Jérôme Bacquaert, chargé de mission Environnement au Département du Nord.

Résumé de leur présentation :
Marie Lelay : “Le Groupe Mammalogique Breton et le Conseil départemental de Loire-Atlantique sont partenaires depuis de nombreuses années notamment sur la thématique des ouvrages d’art. Un diagnostic de l’ensemble des ouvrages hydrauliques de plus de 2 m présents sur les routes départementales a été réalisé durant 2 années (2019-2020). Cette étude à permis, entre autres, de qualifier les ouvrages selon leur qualité d’accueil pour les chiroptères, aboutissant à la création de 354 ponts labellisés “Refuge pour les chauves-souris”. En plus de ce diagnostic, le GMB accompagne le CD44 pour la prise en compte des chiroptères au sein d’ouvrages nécessitant des travaux, grâce à des diagnostics hivernaux et estivaux.”

Jérôme Bacquaert : “Dans le cadre des déclinaisons territoriales de son Dossier d’Organisation de la Gestion Différenciée des dépendances routières, le Département du Pas de Calais a lancé une étude visant à évaluer la transparence écologique de ses ouvrages d’art et leur capacité à accueillir des chauves-souris. Le choix s’est porté sur les ouvrages sur cours d’eau des secteurs à enjeux en termes de trame verte et bleue. Depuis 2017, 251 ouvrages ont ainsi été analysés et ont pu être l’objet de préconisations pour la faune terrestre, la faune volante et l’ichtyofaune (30% des ouvrages des territoires concernés). L’objectif de cette étude est, in fine, de constituer une base de données mobilisable et de mettre en place les mesures identifiées au fur et à mesure des opérations de restaurations des ouvrages d’art. En coopération avec la Coordination Mammalogique du Nord de la France, trois ouvrages ont ainsi été l’objet d’aménagements depuis le lancement de ce programme et les études se poursuivent sur les différents territoires. En parallèle, dans le cadre d’un nouvel aménagement, le département du Pas de Calais a expérimenté l’insertion de réservations directement dans la corniches d’un ouvrage d’art en béton afin d’y favoriser le gîte des chauves-souris.”

Lucie Dutour et Aurélien Bataille : “L’association Picardie Nature accompagne le conseil départemental de l’Aisne pour la prise en compte des espèces protégées dont les chiroptères lors des travaux sur les Ouvrages d’Art dont il a la gestion. Cette prise en compte passe concrètement par la réalisation d’inspections détaillées par un chiroptérologue de l’association sur environ 25 Ouvrages d’Art mis en travaux chaque année. Les diagnostics ont lieu en amont des travaux, et ont pour but d’appliquer la séquence ERc si un impact des travaux est pressenti ou avéré sur les espèces protégées présentes sous les Ouvrages d’Art. Des recommandations sur l’évitement de l’impact, sur la réduction de l’impact et sur la compensation de l’impact sont alors émises afin de garder les Ouvrages d’Art favorables à la biodiversité présentes dont les chauves-souris.”

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RCGO 2021 partie 5/15 : Table ronde sur la Trame Noire
Cette table ronde est animée par Vincent Cohez, vice-président de la Coordination Mammalogique du Nord de la France et comporte quatre intervenants qui sont : Olivier Pichard, responsable d’études biodiversité et aménagement du CEREMA Hauts-de-France, Michel Pruvost, correspondant régional de l’ANPCEN, Roger Couillet, responsable des installations électriques extérieures de la Ville de Douai, et enfin Yohan Tison, Ecologue de la Direction Nature en ville de la Ville de Lille.

Résumé des présentations :
Olivier Pichard : “28 % des vertébrés et 64% des invertébrés vivent partiellement ou exclusivement la nuit. La majorité des animaux sont ainsi nocturnes. Au fil des millénaires, les animaux se sont adaptés à la vie nocturne (grands yeux, systèmes d’écholocalisation…). Le développement considérable de la lumière artificielle au cours des deux derniers siècles, en France mais aussi partout dans le monde a profondément perturbé les espèces nocturnes (modification des chaînes alimentaires, effets attracteurs de la lumière etc..). La lumière artificielle que nous percevons revêt différentes couleurs allant du bleu vers le rouge en passant par le blanc ou l’orange. Cette température de couleur que nous percevons est une combinaison de différents longueurs d’ondes (bleu, vert, jaune, orange, rouge..) que les animaux perçoivent différemment de nous. Pour les chauves-souris, ce sont essentiellement les longueurs d’ondes correspondant au bleu, jaune et orange qui sont les plus perturbantes. Si l’on observe que les couleurs rouges sont moins impactantes que l’orange, elle-même moins impactantes que le blanc ou le bleu, toutes les lumières artificielles viennent perturber d’une façon ou d’une autre les chauves-souris. Autant que possible, l’absence d’éclairage doit être recherchée.
Le comportement devant la lumière artificielle ne sera pas identique selon que les individus sont en transit, chasse, abreuvement ou en gîte de reproduction ou d’hibernation. De manière schématique, les espèces dites glaneuses, à vol lent et papillonnant comme certains murins, rhinolophes et oreillards ont tendance à fuir la lumière alors que les espèces comme les pipistrelles, sérotines, noctules sont davantage tolérantes à la lumière. Des variations à ces généralités sont observées en fonction de la composition paysagère (présence de haies, arbres, cours d’eau etc…). Tous ces paramètres sont donc à prendre en compte lors de l’élaboration d’une trame noire.
L’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses constitue l’un des outils pour réduire l’impact de l’éclairage sur les chauves-souris. Il prévoit notamment des extinctions à 1H00 du matin des éclairages de la mise en valeur du patrimoine, l’interdiction des luminaires n’éclairant que le ciel ou encore la limitation de la température de couleur et de l’intensité lumineuse à certains seuils. Néanmoins la mise en œuvre de cet arrêté reste difficile en raison des imprécisions qu’il comporte. De plus, il est loin de résoudre à lui seul les impacts négatifs de l’éclairage artificiel sur la faune nocturne. Il est donc nécessaire d’aller au-delà en incitant l’ensemble des acteurs de l’éclairage à s’engager dans une réflexion globale visant à limiter l’éclairage au strict nécessaire imposé par la sécurité des biens et des personnes.”

Roger Couillet : “Dans le cadre d’une thèse, il a été décidé de tester un modèle prédictif d’élaboration de « trame sombre » qui consiste à adapter les installations d’éclairage extérieur à la biodiversité en intégrant la limitation des nuisances lumineuses et les activités des usagers des espaces extérieurs, à une échelle plus restreinte, à savoir, la commune de Douai.
L’étude a ainsi visé à :
- Élaborer la trame sombre de la ville de Douai ;
- Identifier les points de « conflits » entre l’éclairage artificiel et les corridors écologiques ;- Proposer des prescriptions de gestion pour un éclairage durable.
Pour atteindre ces objectifs, des enregistreurs automatiques de cris de Chauves-souris ont été déposés sur l’ensemble de la commune, à savoir 80 points durant plusieurs nuits entre le 4 et le 25 juin 2018. L’analyse des sons a été réalisée avec le logiciel Tadarida développé par le Muséum National d’Histoire Naturel (MNHN).
A l’issu de cet échantillonnage, les analyses statistiques n’ont pas permis de définir, avec suffisamment de robustesse, si l’activité observée des Chauves-souris était principalement liée à l’éclairage ou à d’autres éléments structurant le paysage (végétation, points d’eaux, etc, …). Néanmoins, une tendance à l’évitement de l’éclairage artificiel des Murins, des Sérotines et des Noctules a clairement été identifiée.
Avec l’appui de la bibliographie scientifique sur le sujet et en admettant que les tendances observées correspondent à la réalité, la trame sombre a été définie en se basant sur les continuités écologiques existantes ainsi que les zones d’activité des Sérotines et des Noctules dévoilées dans le cadre de l’étude.
Les luminaires « sensibles » vis-à-vis de la trame sombre ont été identifiés et des actions de gestion de l’éclairage extérieur ont pu être ciblées. Il est prévu d’améliorer la qualité des corridors écologiques sur la ville en adaptant les luminaires et leurs modes de fonctionnement (adaptation aux usages).
Douai s’inscrit ainsi comme un exemple d’intégration d’une trame sombre au sein de son territoire, ce qui aura un impact bénéfique sur la biodiversité.
II Identification de la méthode employée et des objectifs visés
Les préconisations technologiques expérimentales se portent essentiellement sur les trames principale et secondaire. Concernant la trame tertiaire, des actions ont déjà été réalisées par la Ville de Douai le long des quais de la Scarpe. Les profils nocturnes employés (abaissement de la puissance installée au cœur de la nuit), les températures de couleur (3 000K), la proportion de flux lumineux émis au-dessus de l’horizontale (<1%) ont permis de répondre aux objectifs d’un corridor d’obscurité tout en prenant en compte les usages extérieurs.
III Préconisations technologiques expérimentales
L’ensemble des préconisations technologiques prévues seront plus exigeantes que celles reprises à l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses.
Pour l’ensemble des différentes portions de la trame principale, les prescriptions expérimentales sont :
1 Modulation de températures de couleur (Tc) adaptées : pour les périodes d’activité de la biodiversité (de février à novembre) la Tc employée sera de 2 200K. Pour les périodes de moindre activité de la biodiversité (de novembre à février), la Tc employée sera de 2 700K.
2 Adaptation du niveau d’éclairement à l’usage : les niveaux d’éclairement seront adaptés en fonction des usagers : piétons, cyclistes, véhicules, l’installation conservant un niveau de veille.
3 Modulation de la puissance installée : un abaissement automatique de la puissance nominale (Pn) sera réalisé tout en satisfaisant à la sécurité des déplacements (-50% Pn) et avec un niveau d’éclairement à maintenir adapté. L’optimisation de la maintenance est un enjeu technico-économique fort (limitation des déplacements, continuité de service).
4 Emploi d’une photométrie adaptée : mise en œuvre de luminaires avec un rapport ULR (flux lumineux sortant du luminaire) proche de 0% (l’arrêté du 27 décembre 2018 prescrivant une valeur de 4% au maximum) tout en adaptant la photométrie des luminaires pour éclairer les surfaces utiles.
5 Accentuation des contrastes pour les passages pour piétons : remplacement de certains dispositifs actuels (fonctionnement à puissance nominale toute la nuit, Tc = 5 300K) par des dispositifs « intelligents » avec accentuation des contrastes avec un fonctionnement et une communication suivant des scénarios d’asservissement à la présence avec un protocole de communication.”

Yohan Tison : “Depuis 2003, la Ville de Lille met en place des actions pour restaurer les populations de chiroptères du Parc de la Citadelle (inventaire et proposition d’action par la CMNF, 2003/2004). Dès 2007, la pollution lumineuse qui impacte ces espèces est limitée grâce au changement de luminaire avec la technologie de l’époque (mât plus bas, éclairage vers le bas en SHP + paralumes et extinction 22h30). En 2016, un projet de restauration faisant suite à l’étude Trame noire est lancé au niveau de la rivière canalisée, la Deûle, à partir et en continuité du Parc de la Citadelle.
Le projet projet LUCIOLE (LUmière CItadine Optimisée pour L’Environnement) participe du suivi de ce projet de restauration par la pose de coupes-flux sur les éclairages existants et par l’installation d’éclairages neufs avec des LED modulables selon la saisonnalité. En effet, la quantité et la flexibilité de l’éclairage sont améliorées par l’utilisation de luminaires à 3 plateaux (1800K,200K,2700K) qui reproduisent les trois teintes correspondant aux anciennes technologies, respectivement de lampes à lampes à sodium basse pression (“orange”, très peu utilisé ), de lampes à sodium haute pression (“blanc chaud”, équipant la plupart des luminaires d’ancienne génération) et de lampes à iodures métalliques (“blanche”, perçue par les éclairagistes comme qualitative). Par ailleurs, ces nouveaux éclairages sont également dotés de système de détection/extinction et de coupe flux.
Les pièces d’eau concernées par le projet, jadis très éclairées, sont aujourd’hui plongées dans l’obscurité. Dans le cadre de LUCIOLE, des études de l’entomofaune et des populations de chiroptères sont effectuées notamment pour comparer l’ancienne installation à la nouvelle et comparer l’impact des trois couleurs LED (de 1800K à 2700K). On observe une augmentation timide de la fréquentation du site par les chiroptères lucifuges comme les murins de Daubenton et les murins à moustaches (très faible effectif). Un des résultats inattendus et l’arrivée, depuis 2 ans, du Murin des marais (Myotis dasycneme) sur cette portion sombre de canal ; hasard ou pas l’espèce n’avait jamais été contactée au cours des différentes phases d’inventaires (2003/2004/2009/20016/2017). L’étude révèle une moindre fréquentation, non inquiétante, du site par les pipistrelles communes. Cette espèce n’était pas gênée par la présence des anciennes lampes et au contraire trouvaient sous ceux-ci une manne de chironomidaes et autres insectes attirés par les pièges lumineux. Or, le changement des types d’éclairages, émettant moins de lumières bleues et fonctionnent moins longtemps, a eu un effet radical avec une diminution nette des insectes capturés au niveau des nouvelles lampes (baisse aussi bien de la quantité d’insectes que de leur diversité). Les pipistrelles ont dû chasser ailleurs…”

Michel Pruvost : “L’ANPCEN, c’est plus de 10 000 personnes mobilisées, plus de 100 associations membres et plus de 20 ans d’expertise sur le sujet. C’est une approche globale avec le Ministère de la Transition Ecologique et locale auprès des communes et territoires au travers d’un réseau de 55 correspondants locaux bénévoles. Son action est dédiée aux enjeux pluriels de la qualité de la nuit et de l’environnement nocturne : biodiversité, paysages, consommation d’énergie, dépenses publiques, observation du ciel, santé, sécurité, aménagement du territoire.
L’ANPCEN contribue à l’adoption de textes de lois (Loi Grenelle, arrêté du 27/12/2018). Elle intervient auprès des mairies, des conseils départementaux, des élus et d’autres acteurs locaux. Elle est une force de propositions et de conseils. Elle valide les bonnes conduites au travers de signatures de chartes d’engagement et de l’organisation du label “Villes et villages étoilés”. Elle dispose d’une réelle compétence en matière de réduction d’éclairage en l’adaptant aux besoins réels, en sauvegardant l’environnement nocturne tout en préservant la sécurité des habitants”

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RCGO 2021 partie 6/15 : Table ronde sur les référentiels d’activités acoustiques
Cette table ronde est animée par Lucie Dutour, chargée d’études chiroptérologue Picardie Nature et comporte trois intervenants qui sont : Emilie Barbosa, chargée d’études au sein du Groupe Mammalogique Breton, Charlotte Roemer, post-doctorante au CESCO et au Muséum National d’Histoire Naturelle et Tiphaine Devaux, doctorante en écologie à l’Office de Génie Écologique et au Muséum national d’Histoire naturelle.

Résumés des présentations :
Emilie Barbosa : “Un référentiel d’activité acoustique pour 17 espèces de Chiroptères les plus fréquents en Bretagne a été créé. C’est un outil qui repose sur l’utilisation de la méthode d’A.Haquart, et destiné à tous pour quantifier et surtout qualifier le niveau d’activité enregistré sur un point à un moment donné : activité faible, modérée, assez forte, forte, très forte.
Ce référentiel fait suite à une première version, et permet maintenant son utilisation avec des sons enregistrés via le protocole VigieChiro.
Pour construire ce référentiel, ce sont environ 40 To de données acoustiques (issues du jeu de données 2013-2020) qui ont été envoyées au MNHN afin d’être traitées par la solution d’identification automatique Tadarida.
Un premier filtre a permis d’éliminer les nuits d’hiver, les nuits près des gîtes, avec des micros défectueux ou dont seulement une partie a été enregistrée et/ou identifiée.
Aussi, différentes variables ont été étudiées (hauteur du micro, saison, coordonnées géographiques, conditions météorologiques) afin de réduire le jeu de données et ne conserver que les nuits où ces variables n’affectent et ne biaisent pas l’activité enregistrée. Grâce à cette analyse, il est permis d’évaluer la qualité chiroptérologique des habitats et la capacité d’accueil des milieux dans la région à partir d’enregistrements passifs d’ultrasons.
Pour une meilleure visualisation, ce référentiel a été construit en radar, avec un dégradé de couleur de blanc (activité faible) jusqu’à rouge (activité très forte).
Ce référentiel sera disponible sur le site internet du GMB. Il est compatible avec l’utilisation du référentiel national, et permet de nuancer les résultats. A noter que cet outil n’est pas exempt des contraintes et des incertitudes de l’étude acoustique passive. Une interprétation globale, en connaissance des biais possibles (position du micro, identification des espèces, etc.), est nécessaire.
Pour conclure, ce référentiel représente un outil pratique, facilement visualisable, qui permet une interprétation objective des résultats et une meilleure prise en compte des Chiroptères dans les différents projets et études.
N’hésitez pas à apporter vos remarques si vous en avez.”

Charlotte Roemer : “Présentation de la méthode utilisée pour créer un référentiel d’activité et exemple de référentiel créé au MNHN à partir des données Vigie-Chiro. Présentation d’un exemple d’application sur un jeu de données”

Tiphaine Devaux : “Présentation de l’utilisation des référentiels d’activités à travers l’étude de cas d’un suivi écologique d’un site de compensation :
L’utilisation des référentiels d’activité est illustrée, dans cette présentation, à travers le suivi d’un site de compensation : une culture qui a été convertie en prairie.
L’utilisation des référentiels d’activité créés par le MNHN permet d’affecter un niveau d’activité à chaque espèce de manière objective (il n’existe pas de référentiel par groupe d’espèces, par exemple pour le groupe des murins, car il n’y aurait pas de sens à affecter un niveau d’activité à une groupe d’espèces ayant des écologies différentes), de simplifier aussi la lecture et l’interprétation des résultats et enfin cela permet de déterminer l’enjeu d’un site d’étude plus facilement.
Le référentiel d’activité national est le référentiel utilisé préférentiellement puisque ce référentiel est le plus robuste et qu’il permet de mettre en évidence l’enjeu à l’échelle locale.
Les référentiels d’activité par type d’habitat peuvent aussi être intéressants à utiliser. Dans cette étude de cas, il est question de vérifier l’efficacité du site de compensation pour la biodiversité. Il peut être alors intéressant de voir si cet habitat est attractif par rapport aux autres habitats du même type. Dans ce cas, pour compléter les résultats, le référentiel d’activité du milieu prairial peut être utilisé, ce qui permet de qualifier la qualité de l’habitat.
Comme l’utilisation du référentiel d’activité facilite l’interprétation des résultats, cela permet également de suivre plus facilement l’évolution de l’état d’un site sur plusieurs années et ainsi adapter les mesures mises en œuvre pour répondre aux objectifs de départ.
Bien que le référentiel d’activité fournisse des niveaux d’activité de manière objective, il est nécessaire de prendre en compte les incertitudes liées à la méthode d’écoute passive (localisation du dispositif d’écoute, conditions météorologiques, identifications des espèces, etc.) dans l’interprétation des résultats.”

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RCGO 2021 partie 7/15 : Présentation du travail sur les chauves-souris au sein des lycées : retour d’expériences dans des lycées de l’Aisne
Cette présentation a été réalisée par Guénaël Hallart, responsable pédagogique au sein du CPIE des Pays de l’Aisne.

Résumé : “Les lycées forment dans leur ensemble un public très intéressant à impliquer dans la préservation de la biodiversité. Les lycéens sont pour beaucoup en fin de parcours scolaire, et seront des citoyens adultes, propriétaires, et acteurs professionnels dès les années à venir. Les lycées forment par ailleurs un ensemble de sites, parfois relativement vastes et complexes (bâtis, espaces verts…) maillant de façon régulière l’ensemble du territoire.
Aussi, différents dispositifs (“Génération + biodiv”, “école ouverte”, éco-délégués…), modes de fonctionnements (internat), et développements d’outils (Echometer…) ont permis de développer et d’améliorer les possibilités de travail avec les lycées sur la biodiversité et en particulier sur les chiroptères.
Au niveau du CPIE des Pays de l’Aisne, différentes expériences récentes nous semblent intéressantes à partager et à développer.”

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RCGO 2021 partie 8/15 : Présentation de la recherche d’une maternité de Grand murin dans le Beauvaisis
Cette présentation a été réalisée par Antoine Pudepièce, technicien chiroptérologue à Picardie Nature.

Résumé : “Cette étude réalisée dans le Beauvaisis traite de la recherche d’une maternité de Grand murin (Myotis myotis ; Borkhausen, 1797). Pour ce faire, une étude acoustique a été mise en place afin de connaître les zones à forte activité de l’espèce dans le territoire d’étude. Puis, une session de six nuits de capture a eu lieu sur les sites les plus favorables à la chasse du Grand murin. Sept femelles ont été équipées d’un émetteur et suivies en radiopistage jusqu’à leur gîte de mise bas. Deux d’entre elles se sont réfugiées dans deux maternités connues du secteur tandis que les cinq autres ont été retrouvées dans une nouvelle maternité. 360 femelles de Grands murin et 60 Murin de Daubenton (Myotis daubentonii ; kuhl, 1817) ont ainsi été découvertes dans la grange d’un propriétaire privé.”

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RCGO 2021 partie 9/15 : Présentation des prospections et suivis hivernaux dans les ouvrages d’art du Sud de l’Aisne
Cette présentation a été réalisée par Valentin Dobigny, co-coordinateur bénévole du réseau Chiroptères de Picardie Nature.

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RCGO 2021 partie 10/15 : Présentation du Programme d’étude sur les chauves-souris liées aux zones humides dans le Nord-Pas-de-Calais
Cette présentation a été réalisée par Vincent Cohez, vice-président de la Coordination Mammalogique du Nord de la France.

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Présentation de la Découverte d’un site d’importance internationale pour les chiroptères en Normandie (vidéo d’enregistrement non disponible )
Présenté par Mélanie Marteau du Groupe Mammalogique Normand

Résumé : La découverte d’une cavité, d’une carrière ou d’une ancienne mine jusque-là méconnue est souvent source d’enthousiasme et de questionnement pour un chiroptérologue. Quelle est l’étendue du souterrain ? Les lieux sont-ils fréquentés par les chauves-souris ? A quelle(s) période(s) de l’année ? Chaque site a son histoire. Alors imaginez entrer pour la première fois dans un site souterrain qui deviendra, au fil des prospections, une véritable pépite où le nombre de chauves-souris présentes bouleverse les connaissances en Normandie et redistribue les cartes dans la répartition des populations de plusieurs espèces du quart Nord-Ouest de la France.

RCGO 2021 partie 11/15 : Présentation du micro-projet Chiro’act : Atlas transfrontalier des chauves-souris et base d’un Plan d’action transfrontalier
Cette présentation a été réalisée par Claire Brabant, chargée de mission “chauves-souris” chez Plecotus Natagora.

Résumé : “Le micro-projet Interreg Chiro’act réalisé de 2018 à 2020, regroupait plusieurs partenaires de la Flandre (Régionaal Landschap Houtland, Natuurppunt), de la Wallonie (Natagora) et du Nord et Pas-de-Calais (CMNF). L’objectif de ce projet était d’améliorer les connaissances et les actions de préservation des chauves-souris. Des cartes et des protocoles de suivis communs ont été réalisés (https://plecotus.natagora.be/decouvrez-nos-actions/chiroact). Nous avons également pu en profiter pour partager l’expérience des différentes structures et organiser des sessions communes de recherche et de suivi de ces espèces. Ces jours/nuits de prospections ont rassemblé nos différentes équipes volontaires et professionnelles, dans une ambiance de travail de partage convivial. Ces actions communes ont permis également de poursuivre la collecte de données en axant la récolte sur des données lacunaires, des questions à fort enjeux.”

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RCGO 2021 partie 12/15 : Présentation de la formation des professionnels du bâtiment : théorie et pratique
Cette présentation a été réalisée par Sophie Declercq, chargée de mission “Faune protégée et bâtiments” au sein de l’association Picardie Nature. Malencontreusement le début de cette présentation n’a pas été enregistré, mais vous pouvez retrouver le support power point au début de l’article.

Résumé : “Les hirondelles connues des citoyens ont permis de développer le sujet chiroptères avec des professionnels du bâtiment. Picardie Nature accompagne techniquement des chantiers sur le séquence ERC sur l’Hirondelle de fenêtre : bailleurs sociaux, architectes, maîtrise d’oeuvre, entreprises, bureau d’étude, conseiller rénovation… Ils apprennent à nos côtés sur le terrain mais le coup par coup manque de fluidité.

Du chantier « one shoot », un bailleur nous missionne sur des diagnostics espèces protégées : on cherche des oiseaux, on trouve des chiroptères.
Picardie Nature a proposé une Formation pour les pro sur une journée : théorie pratique en juin 2021. 17 participants ravis de ce qu’ils ont appris :
- théorie : les espèces du bâti potentiellement présentes : écologie, saisonnalité, répartition locale, indices pour identifier.
- sortie terrain pour compensation sur les hirondelles.
- théorie sur la réglementation et le déroulé d’une demande de dérogation.
Synthèse : les maîtres d’ouvrage présents sont attentifs à cela, ils cherchent des interlocuteurs en France pour poser les diagnostics et les accompagner dans les démarches.
Pour les plus réticents, le sujet monte en puissance : demain ils devront s’y atteler.”

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RCGO 2021 partie 13/15 : Présentation de l’accompagnement des élus et acteurs publics sur la prise en compte des chauves-souris dans leur territoire
Cette présentation a été réalisée par Lison Gaignon, chargée d’animation et de valorisation ainsi que par Vicky Louis, chargée de mission “Plan Régional d’Actions Chiroptères, toutes deux au sein de l’association Picardie Nature.

Résumé : “Les élus et professionnels des collectivités territoriales et intercommunalités peuvent être amenés à impacter les chauves-souris (positivement ou négativement) dans de nombreuses situations dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. Or, bon nombre de ces acteurs ignorent la réglementation associée aux chiroptères et les moyens de prise en compte de ces espèces. C’est pourquoi, Picardie Nature a réalisé un document qui leur est destiné. Il se présente sous la forme d’un livret de 16 pages. Il expose en introduction la réglementation, puis sur chaque page une situation qui peut être rencontrée et les solutions proposées. Des exemples de cas concrets en Hauts-de-France sont également décrits afin de permettre aux élus et employés de se projeter et de se rendre compte que, oui, les solutions proposées peuvent réellement être mises en œuvre ! Il sera envoyé par voie numérique à toutes les structures des Hauts-de-France, au format papier à celles de Picardie et sera présenté notamment lors d’assemblées d’unions de maires, de bureaux communautaires et de commissions.”

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RCGO 2021 partie 14/15 : Présentation des aménagements pour la Sérotine commune
Cette présentation a été réalisée par Sophie Declercq, chargée de mission “Faune protégée et bâtiments” au sein de l’association Picardie Nature.

Résumé : “Deux cas de figure démontrent que la Sérotine est très fidèle à son gîte de maternité.
Même si l’entrée est obturée par un morceau de bois, un nid de Moineau domestique ou d’Etourneau sansonnet….les sérotines changent d’accès.
Pour un cas chez un privé, l’accumulation du guano depuis 20 ans produit des nuisances fortes.
Picardie Nature a proposé d’aménager le site pour :
traiter le problème d’odeur : nettoyer le comble et créer une trappe d’accès au comble.
dédier un espace spécifique aux chauves-souris : créer un caisson « étanche » dans le comble perdu.
concevoir un couloir d’accès du bas de toiture au caisson supérieur.
Ce fut l’occasion de rénover toute l’isolation de la chambre, très détériorée par l’urine et le guano.
Dès la 1ère année après le chantier, les chauves-souris utilisent très bien l’aménagement et les propriétaires n’ont plus de nuisance.
Pour l’autre cas dans un établissement de santé, à la veille du démarrage des travaux de rénovation de couverture, le couvreur alerte sur la présence de chauves-souris et demande à être accompagné car il y a une réglementation.
Picardie Nature identifie alors l’accès au site dans la boiserie d’un châssis érodé d’une lucarne par l’eau. Il est décidé de créer une chiroptière dans le bois de la lucarne.
Dès la 1ère année, toutes les femelles utilisent la chiroptière.
La configuration du comble, l’espèce concernée et la nature du travaux ont permis d’agir sans dans l’urgence.
Préserver cette espèce demande de solutionner les sites de maternité. Les projets de rénovation thermique du privé, public et collectif ont un impact fort. Le travail de réseau au national sur les retours d’expérience d’aménagement et isolation est précieux et montre que c’est possible et fonctionnel.”

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RCGO 2021 partie 15/15 : Présentation des aménagements de Blockhaus réalisés dans le Parc de l’Avesnois
Cette présentation a été réalisée par Fabien Charlet, chargé de mission “Gestion des milieux naturels” au sein du Parc Naturel Régional de l’Avesnois.

Résumé : “Le Parc naturel régional de l’Avesnois s’investit depuis sa création en 1998 dans l’aménagement des bâtiments en faveur des Chauves-souris et notamment des blockhaus afin de les accueillir lors de la période d’hibernation.
Le Nord et l’Est de la France portent encore les traces des derniers conflits mondiaux. Parmi ces vestiges, de nombreux blockhaus existent toujours le long de la ligne de défense militaire Daladier dite "Ligne Maginot". Le Parc totalise ainsi plus de 200 blockhaus sur son territoire.
L’aménagement des blockhaus permet aux populations de Chauves-souris de retrouver des conditions optimales pour passer l’hiver et de se développer localement. Il favorise également la dispersion des populations de chiroptères vers les territoires voisins et notamment le Parc naturel régional des Ardennes, partie prenante de ce projet.
Pour la réalisation des travaux de ce programme dénommé PROMENA* le Parc de l’Avesnois a fait appel au savoir-faire de la Coordination Mammalogique du Nord de la France (CMNF).
Ce projet était soutenu financièrement par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) dans le cadre de son appui à des projets de portée nationale, innovants et reproductibles. 20 blockhaus ont été aménagés
*PROMENA Programme mutualisé en faveur de la nature en Avesnois.”


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