Le samedi 6 mars 2010, notre association fêtera ses 40 ans d’existence !

Publié le 23 octobre 2009 par Patrick Thiery

Le 06 mars 2010, Picardie Nature fêtera lors de son assemblée générale ses 40 ans.... vous pouvez déjà retenir cette date.

Née de la volonté de quelques-uns en 1970, l’association portera d’abord le sigle GEPOP, Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux en Picardie, puis Groupe Environnement Protection Ornithologie en Picardie, avant de devenir Picardie Nature.

Retour sur quelques paroles encore actuelles, quarante années après !

En 1975, le GEPOP présentait au Musée de Picardie sa 6ème exposition. Noël RANSON, président, inaugurait cette exposition ainsi :

«  Après la présentation du marais, paysage caractéristique de notre province, avec sa vie secrète sous une végétation foisonnante, il nous a paru judicieux d’étudier le littoral, autre milieu picard, à la fois fréquenté et ignoré, aimé et menacé, encore sauvage et déjà fragile. Il fallait en montrer l’originalité et l’unité profondes. Pour nous, le littoral n’est pas seulement la plage, les baignades, les jeux des enfants ; c’est un ensemble riche et varié où plantes et animaux paraissent, plus manifestement qu’ailleurs, dépendant du biotope. C’est un excellent exemple écologique : tout s’y tient, tout dépend du reste et agit sur lui, et, dans ce filet, la rupture d’une maille risque d’emporter tout l’ouvrage.
Cette exposition répond à notre objet premier : une meilleure connaissance pour un plus grand respect des lois de la nature, une juste information pour un jugement plus sain, une formation qui permette l’action …
 »

Le guide de cette exposition commençait par une lettre que nous avait adressé M. Robert MALLET, Recteur de l’Académie, Chancelier des Universités de Paris, poète et écrivain picard, grand défenseur du littoral picard et toujours à nos côtés pour nous soutenir dans nos actions.

En voici un extrait :

«   Pour une morale de l’homme et non pour le profit de quelques hommes

Le combat est engagé partout entre ceux qui veulent faire des littoraux encore intacts les plus fructueuses opérations financières, et ceux qui désirent accorder à l’homme le bienfait de grands espaces naturels protégés. Les bénéfices, ici et là, malheureusement ne sont pas du même ordre, et les partisans de la finance dissimulent leurs intentions de profit sous les arguments de « l’aménagement », de la « mise en valeur touristique », et des droits légitimes des populations côtières à exploiter commercialement les rivages que la nature leur a donnés. Mais nous savons aujourd’hui que les hasards des naissances et des héritages ne nous confèrent plus – dans un monde en expansion démographique galopante – la possibilité de jouir, comme naguère, des terres, des mers et des fleuves selon notre bon plaisir ou même selon des convenances économiques collectives. La terre et l’eau sont devenues les biens les plus précieux de l’homme, et non plus de certains hommes. Un droit international, né d’impératifs à la fois scientifiques et moraux, est en train de se constituer, sinon déjà dans les textes du moins dans les consciences, qui permettra aux européens de dire leur mot sur l’exploitation de la forêt amazonienne comme aux américains du Sud, de se préoccuper de la pollution européenne. Ce droit deviendra vite l’expression d’un devoir commun lié à la certitude qu’aucun pays – serait-il le plus puissant, le plus vaste – ne saurait désormais vivre replié sur lui-même, séparé des autres nations, dans une autarcie illusoire, à moins de privations et de règles tyranniques imposées par des régimes totalitaires, et pour un temps qui ne pourrait être que limité. Il faut, dès aujourd’hui, voir les choses en face : les problèmes de l’environnement ne connaissent pas plus les frontières que les oiseaux migrateurs…

…Je suis de ceux qui redoutent toutes les façons de substituer sa loi à la loi. Mais je souhaite que les responsables sachent déceler, à travers les formes de la violence pratiquée par les non-violents, les indices d’une conscience révoltée, et ne tardent plus à en tirer la leçon…  »

Quarante années après, ce discours, cette pensée reste criante d’actualité et rappelle une fois de plus l’extraordinaire et dramatique inertie des pouvoirs publics, de nos hommes politiques, de notre société face aux enjeux écologiques et humains qui touchent notre planète aujourd’hui.


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