Protection des batraciens

Ils l’ont fait, pourquoi pas vous ?

Publié le 28 janvier 2011 par ALG

PN : Pourquoi avez vous eu envie d’aider les amphibiens à traverser la route ?

AE : “Parce qu’un jour je me suis aperçue que ce sur quoi je roulais n’étaient pas des mottes de terre, mais bel et bien de petits êtres vivants. Chaque crapaud met environ 20 minutes pour traverser la route. Le trafic ici ne leur laisse aucune chance. Ce sont pourtant des animaux passionnants et sympathiques.”

JFD : “Promeneur et jogger assidu du bois Magneux j’avais constaté depuis fort longtemps l’impressionnant carnage de crapauds communs et grenouilles rousses sur la route longeant le bois dès les premiers beaux jours de fin d’hiver (fin février-début mars). La route était parfois jonchée de cadavres ou de bestioles agonisantes au point de la rendre dangereuse à la circulation automobile, tellement le revêtement en devenait glissant. Le spectacle était vraiment choquant pour qui voulait bien prendre le soin de s’y attarder. En en discutant avec Sébastien Legris [chargé d’études à Picardie Nature] qui avait fait les mêmes constatations lors de ses études au lycée du Paraclet situé juste en face, nous est venue l’idée un peu saugrenue de soulever l’hypothèse de demander la création d’un crapauduc en cet endroit stratégique.”

FB : “J’ai eu envie de participer à cette action car c’est une action concrète de protection de la faune près de chez moi.”

PN : Concrètement, en quoi consiste l’action de protection des amphibiens ?

Passage à amphibiens de Choisy-au-Bac © Agnès Eudelle
FB : “La première étape c’est l’aménagement du dispositif. C’étaient des journées de dépense physique au grand air. Elles étaient fatigantes mais toujours agréables car conviviales (quel que soit le temps !), d’autant qu’on retrouvait souvent quelques personnes identiques d’une année sur l’autre.”

JFD : [Ensuite c’est] “le ramassage des seaux deux fois par jour par un réseau de bénévoles, au début simplement curieux mais rapidement passionnés et tout acquis à la cause.”

AE : “Une bâche en plastique, des seaux percés, des personnes pour aider, de la volonté, de la passion, du cœur, tout simplement, et grâce à cela, depuis quatre ans le barrage de Choisy-au-Bac est réalisé.”

PN : Quels résultats avez-vous pu observer ?

Crapauds communs récupérés dans un seau © Agnès Eudelle
FB : “La récompense de ce travail ce sont les séances de récupération des animaux le soir ou le matin, qui permettent de "sauver" les amphibiens en leur évitant de se faire écraser. Elles permettent d’observer les animaux de près et c’est un peu grisant car on ne sait jamais quelles espèces on va trouver dans les seaux : Crapaud commun, Grenouille rousse, Triton palmé, parfois une Grenouille verte ... Il arrivait aussi de rencontrer un Mulot pas sauvage du tout qui se laissait observer.”

AE : “Ils sont VIVANTS, bien remuants, ils chantent.”

JFD : “les études ont rapidement confirmé l’intérêt du projet (plus de 10 000 animaux comptabilisés au passage en quelques semaines, avec des pics inoubliables à plus de 1000 en une seule soirée !).”

PN : Que retenez-vous de votre participation ?

JFD : “De cette aventure il me reste surtout une immense fierté d’avoir soulevé l’idée de quelque chose qu’on pouvait au départ penser être utopique, mais qui relayée par un ensemble de bonnes volontés et de compétences n’a au final pas été si complexe à faire aboutir.”

FB : “C’est une action vraiment intéressante car c’est sur le terrain, c’est convivial et c’est de la protection concrète.”

AE : “C’est grâce à cette aventure enrichissante que j’ai appris à mieux connaître” [les crapauds]. “Arrêtons de dire que nous n’y pouvons rien. On peut tous faire quelque chose.”
“Si vous aussi vous remarquez un endroit ou un tel carnage existe, n’hésitez pas, aidez-les !”

Pique-nique au Bois Magneux © Frédéric Blin

Merci à tous les trois, ainsi qu’à tous les autres participants de cette action, pour avoir répondu présents !


Si vous souhaitez participer aux ramassages organisés à partir du 12 février
OU
Si vous repérez une route où la mortalité d’amphibiens vous semble élevée

N’hésitez pas, contactez-nous :
par e-mail ou par téléphone au 03.62.72.22.56.



Crédits photos : Sébastien Legris, Agnès Eudelle, Frédéric Blin


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